Propagande: La CIP-E s’accroche au monopole d’Etat

La Commission des institutions politiques du Conseil des Etats (CIP-E) a balayé l’initiative populaire "Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale" en proposant au conseil par 8 voix contre 0, et 1 abstention, de recommander au peuple et aux cantons de la rejeter. L’initiative visait principalement à empêcher l’Etat de militer activement pour son avis propre  et ce aux frais du contribuable. 

Actuellement, la loi permet au gouvernement de dépêcher nombre de ses plus hauts fonctionnaires, tout un bataillon d’experts ou de membres de commission non élus et d’éditer de coûteuses brochures d’information où figurent les célèbres et souvent peu inspirées "consigne de votes".

Ce système permet à l’Etat de faire campagne contre l’avis d’une importante proportion de la population, aux frais de cette dernière, ce qui est un comble, alors que cette même doit souvent se saigner aux quatre veines pour faire valoir son opinion ou son droit d’initiative populaire. Réduire le populo au silence devient alors un jeu d’enfant, il suffit de saucissonner certains paquets de lois pour contraindre ce souverain déchu qu’est le peuple à réagir à chaque fois. Sachant qu’une seule initiative coûte des mois de travail bénévole pour des dizaines de citoyens et engendre des coûts dépassant régulièrement le million, on a vite fait de raccrocher. 

Comble du cynisme, le communiqué précise que: "La CIP-E considère que ces mesures constitueraient une atteinte à la libre formation de l’opinion des citoyens dans la mesure où seules subsisteraient les sources d’information privées… Il paraît normal que les pouvoirs publics puissent, avant la votation concernée, rétablir la vérité lorsque l’un des camps avance un argument manifestement inexact. Aussi peut-on affirmer que c’est tout simplement un droit de l’électeur que de se voir informer de manière exhaustive des enjeux d’un scrutin par les autorités fédérales".

Un Etat qui se drape dans une neutralité dont personne ne se fait d’illusion sur ce qu’il en est en réalité, invoque le droit des pouvoirs publics de rétablir la "vérité" et finalement revendique la propagande comme un droit du citoyen électeur, énorme malaise!

Ce que la CIP-E semble craindre en fin de compte, c’est que, à armes financières égales, le peuple puisse bien se retrouver vainqueur et que, libérée une fois pour toutes de l’indéniable influence des lobbys capitalistes sur le milieux politique, surtout bourgeois mais nous comprenons le socialisme dans cette appellation, l’Helvétie se retrouve à nouveau une démocratie directe…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *