Latex connexion et trafic de label: Un conseiller national interpelle le Conseil fédéral

Le 8 avril dernier, le magazine des consommateurs suisse-allemands, K-Tipp, publiait une étude comparative sur 23 types de préservatifs différents.

Au menu: prix, résistance et solidité, emballage et double batterie de tests complets, une fois selon les normes ISO européenne, une seconde selon les normes suisses du macaron "OK".

Sur ces 23, 4 ont été qualifiés de "satisfaisants" et un seul de "suffisant", parmi ces 5 derniers, deux ont pourtant bien le label OK: Hot Rubber et Crest. Le label OK tolère une proportion de préservatifs défectueux de 7 sur 200 (soit 3,5%…). Hot rubber atteint huit, Crest 19!

Hot Rubber est la marque favorite des anti-sida helvétiques, l’aide suisse contre le Sida (ASS) lui fait une promotion quasi exclusive. Il s’avère en outre que Hot Rubber et le catastrophique Crest sont produits par le même fabricant, Doetsch Grether AG, une entreprise allemande réfugiée fiscale à Muttenz, dans le canton de Bâle-campagne. Sur son site internet, le groupe sida Genève nous apprend que Hot Rubber est LA marque distribuée dans les antennes de lutte contre le sida.

"Hot Rubber Classic remplit régulièrement les normes de nos tests, nous n’entreprendrons rien, par conséquent, en ce qui concerne ce produit", déclare Roger Staub (photo), président de l’association pour le label de qualité OK, tout en prenant soin de ne pas se prononcer sur le cas de Crest.

Roger Staub, responsable de la section Sida de l’OFSP depuis de nombreuses années est aussi membre fondateur de l’ASS (d’ailleurs régulièrement invité: pour les 20 ans, pour le forum du 14.12 etc.). Or, ô surprise, on apprend sur la page "philosophie" du site de Hot Rubber, que ladite marque a été fondée en 1985… par l’ASS. D’où certaines rumeurs selon lesquelles M. Staub aurait des intérêts, sinon des actions, dans la Hot Rubber Company.

Les 26 et 28 janvier 1988, à l’occasion d’un forum de l’Ordre mondial de la santé (OMS) tenu à Londres, Roger Staub est venu faire une présentation intitulée "Hot Rubber story" (l’histoire de Hot Rubber), laquelle donne lieu, trois ans plus tard, à une resucée dans une publication de l’OMS: "The Swiss Hot Rubber Campaign: self-proclaimed gays take responsibility for informing their community" (la campagne suisse Hot Rubber: Des gays auto proclamés prennent la responsabilité d’informer leur communauté). L’image de marque de Hot Rubber est d’ailleurs résolument "gay-friendly": "Game Boy für Game Boys". On comprend mieux alors des campagnes très directes de l’ASS, comme la fameuse brochure "Ca va de soi" (contenu explicite), diffusée en milieu scolaire, et qui a défrayé la chonique pour avoir fait la promotion aux jeunes homos d’une pratique de la fellation sans préservatifs. L’ASS, rappelons-le, reçoit la bagatelle de 4 millions de subvention annuelle (2/3 du budget), cadeau de ce bon M. Staub, 4 millions que le Conseil fédéral continue de considérer comme des fonds publics.

Dans une interview accordée à swissinfo le 19 mai 2005, Roger Staub déclare sans sourciller: "Le logo «Stop Sida» est reconnu par plus de 90% de la population", un logo qui couvre en fait un taux de défectuosité de 4% pour Hot Rubber et 9,5% pour Crest… bonjour la roulette russe. En revanche, niveau placement, à 1.26 chf. pièce, avec distribution exclusive dans toutes les antennes anti-sida de Suisse, l’affaire est plus que rentable pour l’ASS et ses fondateurs.

Ladite affaire a d’ailleurs mis la puce à l’oreille du Conseiller national UDC Oskar Freysinger; ci-joint, en exclusivité, le texte (en allemand) de son interpellation au Conseil fédéral.

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