Michel de Poncins: LE CAPITAL, CLEF DE LA RICHESSE

Votre argent vous intéresse

l’économie de marché expliquée à tous

Il n’est pas possible de traiter de l’économie de marché sans parler du capital, tant son rôle est central.

La possibilité de capitaliser librement pour l’avenir est une différence fondamentale entre l’homme et toutes les espèces animales. L’écureuil, certes, fait des provisions pour l’hiver comme d’autres animaux, mais il ne fait que suivre les instincts qui sont inscrits dans ses gênes et ne se livre pas du tout à une opération de libre capitalisation.

Le capital a cette propriété inouïe de se multiplier sans se dégrader. La possibilité de capitaliser, qui ne va pas de soi, est un véritable cadeau du Créateur à ses créatures et sans ce cadeau rien de valable n’aurait pu être construit sur terre.

L’exemple de l’investissement dans le logement est le plus simple à comprendre. Une fois la maison construite grâce à des matériaux et du temps épargnés et si elle est entretenue convenablement, elle rend de la richesse pendant dix, cent ans et plus, soit par son simple usage en tant qu’habitation soit par la location : la valeur « maison » est toujours là et, ô surprise, elle rapporte : c’est la multiplication de la richesse. C’est pourquoi le développement du capital, quand il est possible, est toujours supérieur à la simple consommation, bien que certains prétendent jouer abusivement de l’une à l’autre.

Si l’on quitte les schémas les plus simples, on arrive aux placements plus complexes : usines, recherches, fonds de commerce, et placement financiers.

Que rapporte le capital ? C’est très variable.

Le XIXe siècle tout proche nous offre en Europe une situation assez unique : stabilité monétaire sur plus de cent ans et rapport régulier des rentes en particulier sur les Etats. Sans beaucoup se tromper, disons que la rente a rapporté assez régulièrement 3 % tout au long du siècle, ce qui peut être considéré comme le rapport normal d’un placement réputé sans risque.

Nous disons « réputé », car on connaît le désastre des emprunts russes et la déconvenue de tous les rentiers qui ont vu, lors de la première guerre mondiale, leurs titres mangés par l’inflation des pays en guerre. En France, il est à la mode, à présent, de placer de l’argent dans des « assurances-vie » qui en fait ne sont que des enveloppes fiscales ; à l’analyse on s’aperçoit que les gérants placent l’essentiel dans les emprunts publics, compensant clairement les folies des dépensières des politiciens : j’ai écrit que, peut-être, les assurances-vie seraient les emprunts russes du début du millénaire !

A coté des placements réputés sans risque se trouvent une quantité de placements plus ou moins risqués. Il est coutumier d’observer que plus les placements sont risqués plus ils peuvent rapporter : on parle alors de « prime de risque ».

Bill Gates n’avait vraiment aucune chance de devenir propriétaire d’une firme plus importante que le géant IBM. Ses modestes investissements ont été multipliés par un nombre impossible à calculer. Ne rêvons pas trop, mais ces perspectives sont un stimulant : les soldats de Napoléon avaient tout un bâton de Maréchal dans leurs gibernes !

Dans l’analyse des placements il faut tenir compte des intérêts composés. Albert Einstein, qui ne croyait guère en Dieu, disait que les intérêts composés étaient un des cadeaux de Dieu aux hommes : c’est, en effet, une merveille s’ajoutant à celle du capital lui-même. L’intérêt composé est ce qui se dégage si le propriétaire du capital ne consomme pas les intérêts et les capitalise, pour qu’ils rapportent à leur tour. La mutiplication est rapide et considérable.

Les tables financières démontrent que 1 000 euros placés à 3 % deviennent avec le jeu des intérêts composés 46 000 euros en 50 ans ; à 10 %, il deviennent 117 000 euros ! Il est amusant de calculer qu’un kilo d’or bien placé depuis le début de l’humanité devient une boule d‘or aussi grosse que la planète ! Bien entendu tous ces calculs impliquent que le capital ne soit pas détruit : Perrette dansait trop tôt aux perspectives des intérêts composés sur la jatte de lait et cassa le pot au lait ! Les pays colonisateurs avaient créé un capital immense dans les colonies, souvent au détriment des investissements chez eux ; les ex-colonies ont, pour beaucoup, dilapidé ce capital ce qui a engendré la misère : la plaine de la Mitidja en Algérie était devenu un grenier à blé construit de toutes pièces et aujourd’hui l’Algérie importe du blé.

Le capital ouvre la voie vers la richesse, mais celle-ci peut se fermer aussi vite dès la moindre erreur.

L’explosion du capital explique la formidable révolution indiustrielle dans la partie ouest de l’Europe qui s’est répandue dans le monde entier, d’autres régions prenant maintenant le relais.

Enfin, le capital est souvent familial et consolide la famille base de la société.

Pourquoi le capitalisme a-t-il généralement mauvaise réputation au point que dans tout l’Occident le terme de capitaliste est souvent accroché à celui de spéculateur, lui-même injustement déprécié ?

D’abord à cause de la prévalence des gauchistes dans pratiquement toute la presse mondiale. Et aussi parce qu’il existe des capitalistes égoïstes et que l’amalgame est facile. Mais il est des pauvres égoïstes dans la même proportion ! Dans mon livre « Tous capitalistes ou la réponse au socialisme » ( Editions de Chiré, en vente chez Duquesne Diffusion 27 avenue Duquesne 75007 Paris, tel :01 45 55 87 55 ), je démonte tout ce mécanisme de désinformation qui fait grand tort à tout l’Occident. Un conseil pratique : placer son argent, modeste ou important, n’est pas facile. Il faut beaucoup s’informer, s’entourer de conseils et recouper les conseils, même ceux de ses meilleurs amis !

Michel de Poncins

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