Zisyadis réinvente le stakhanovisme

Entre deux délires antisociaux et ses attaques répétées contre les mères en détresse, Josef Zisyadis se fend d’une nouvelle lubie: Chanter la gloire immortelle de l’héroïque ouvrier suisse… pour l’amour du ciel, ils en sont encore là.

Le Conseiller vient en effet de déposer rien moins qu’une motion pour demander au Conseil fédéral d’instituer, sous son "autorité directe", un concours national "Meilleurs ouvriers/Meilleures ouvrières de Suisse". Et pourquoi pas une miss ouvrière tant qu’on y est…

-> Stakhanov, l’ouvrier modèle, super faillot du régime soviétique

On voit d’ici la parade du 17 octobre, sur la place fédérale, entre deux convois d’ogives nucléaires, les jeunesses popistes portant fièrement l’effigie renfrognée d’un horloger de la Chaux-de-Fond en meuglant allègrement l’internationale en Schwyzertütsch. Conseil fédéral en second plan, moustaches de circonstance et toques d’astrakhan, saluant le bon peuple du balcon de la coupole d’un revers de la main. Notre camarade conseiller national préféré devrait quand même voir à se méfier, le ridicule pourrait bien avoir sa peau un jour.

Au-delà du pastiche grotesque, qui sent la nostalgie pour les plus noires dictatures, cette mesure, outre le fait d’être coûteuse et d’instituer une concurrence malsaine, école de jalousie et d’injustice, principe capitaliste par excellence, risque d’ériger, par voie de discrimination positive, la figure de l’ouvrier suisse en phénomène de foire; lequel n’a vraiment pas besoin de ça en ce moment. Le concours ne sera, au final, qu’une bourse de plus au main des autorités religieuses de la mystique ouvrière, mystique exclusivement d’extrême gauche, cela va de soi. Au menu, trafic de médailles et bon copinage, tout comme au "bon vieux temps"!

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