1981 pour les violer, 2021 pour les aimer

L’on s’est déjà largement étendu ici sur les garanties – toutes violées – données au moment de la loi sur le partenariat enregistré par ceux qui réclament aujourd’hui le ‘mariage’ pour tous. Souvenez-vous, le mariage était inutile à l’amour, l’adoption, ils n’en voulaient pas, en ce que contraire au « bien de l’enfant« .

Aujourd’hui, cette absence, revendiquée alors à cor et à cri pour arracher la confiance populaire, est devenue une discrimination de plus à réduire urgemment. Preuve s’il en fallait que, nonobstant leurs dénégations appuyées, dits partisans ont toujours eu le plein accès à l’enfant en ligne de mire.

Dans un article remarqué, le conseiller national UDC Yves Nidegger rappelle, à très juste titre, l’essence éminemment pédérastique des origines de ce type de lutte [1].

Avant de tout apprendre des arcanes du mensonge et de la dissimulation, les représentants suisses de ce genre de mouvements ont connu une brève période de franchise.

Consultation

En 1971, le Conseil fédéral donne mandat à une commission d’experts, présidée par le professeur Hans Schultz, de la faculté de droit de l’université de Berne, de procéder à la révision du Code pénal.

En 1977, cette commission accouchera d’un avant-projet qui est la matrice de notre droit pénal actuel. En 1981, le Département fédéral de Justice et police (DFJP) lance la procédure de consultation sur les articles relatifs « aux infractions contre la vie et l’intégrité corporelle, contre les mœurs et contre la famille » (nous en parlions ici). Pour la première fois, deux associations homosexuelles suisses seront consultées, l’Organisation Suisse des Homophiles (ci-après SOH, pour Schweizerische Organisation der Homophilen) et la Coordination Homosexuelle Suisse (ci-après HAZ, pour
Homosexuelle Arbeitsgruppen Zürich, qui existe toujours pour sa section zurichoise), qui se fonderont toutes deux dans la faîtière PINK CROSS en 1993.

  • L’amour toujours

Le premier argument avancé est d’un classicisme confondant : l’amour. Une limite
d’âge au consentement sexuel criminalisera l’amour ; l’amour de l’adulte, cela va de soi­ :

Ainsi, les relations de véritable affection qui, selon l’intention générale du présent projet ne nécessitent ici aucune peine, continuent de conduire à la criminalisation de l’adulte et à des dommages à l’enfant par l’intermédiaire des procédures judiciaires.

Remarquez le biais, ce n’est pas l’ « affection » qui abîme l’enfant, c’est la condamnation de son violeur. Ainsi, quand un enfant rencontre un pédophile, il est plus susceptible d’être blessé par les conséquences ‘discriminantes’ de la loi que par l’action du pédophile en elle-même. En clair, le gamin aime ça, s’il vient à souffrir, ce n’est que de l’intolérante criminalisation de la société.

La SOH oublie tout simplement qu’il s’agit ici non de manifestations de tendresse mais bien d’actes d’ordre sexuel. Tout est dans les mots. Ces arguments ne sont d’ailleurs pas nouveaux, qui se retrouvent dans la littérature homosexuelle de l’époque : Matzneff [2], maintes fois célébré par la RTS, Duvert, Cohn-Bendit, également un habitué des chaînes publiques romandes.

  • L’enfant séducteur

A cela vient s’ajouter le mythe obscène de l’enfant tentateur, demandeur, qui vient solliciter de lui-même la relation sexuelle. L’Organisation Suisse des Homophiles veut avant tout assurer les arrières de l’adulte pris la main dans le sac, si l’on peut dire, et qui aurait été « séduit » par un enfant, lequel, pour arriver à ses fins, aurait forcément
menti sur son âge.

L’art 187 (nouveau) laisse encore ouverte la possibilité que les jeunes incitent leurs partenaires adultes à la commission d’infractions par une tromperie raffinée sur leur âge ou une séduction réelle, de manière à obtenir des avantages matériels (extorsion) [le soulignement est d’origine].

La victime, en somme, c’est l’adulte… Le crime, ici, la norme pénale.

  • Dépénalisation de la pédophilie

La Coordination Homosexuelle Suisse, salue également l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle mais juge cependant « déplacé » le fait que :

Les actes sexuels impliquant des adultes avec des enfants soient criminalisés en toutes circonstances.

« Das scheint uns fehl am Platz« , « Cela ne nous semble pas approprié« , explique-t-elle.

Et d’ajouter que l’art. 188, supposé régler les actes d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes âgées de quatorze à dix-huit ans, suffit bien assez à protéger les enfants.

Ainsi, ce type de revendications fondent, pour ne pas dire qu’elles nourrissent, l’action militante des associations homosexuelles depuis une quarantaine d’années. En l’absence de la plus petite ébauche de désaveu ou d’autocritique, force est de constater que c’est l’enfant, encore et toujours – nonobstant l’interlude hypocrite du partenariat enregistré et son cortège de protestations quant à son intégrité –, qui reste l’objectif primordial de ces forces. L’enfant, seul, isolé, réifié, privé de père, de mère, coupé de sa famille, un enfant livré, sacrifié à l’idole de l’idéologie comme principal assaisonnement de la singerie oxymorique du ‘couple homosexuel’.

S’il s’agissait véritablement d’amour, l’enfant n’en serait pas la condition. Mais s’il ne s’agit pas de cela, alors, de quoi s’agit-il ?

NM

Source : MACÉ, Noël, Aux origines de la pédophilie contemporaine : les lobbys gays suisses, baf, 2015.

[1] Rappelons que ce site a été l’un des premiers à révéler l’ampleur de cette tendance dans des articles qui ont connu un retentissement international.
[2] « Une relation amoureuse, dès lors qu’elle est fondée sur la confiance et la tendresse, est le grand moteur de l’éveil spirituel et physique des adolescents, Les perturbateurs des moins de seize ans ne sont pas les baisers de l’être aimé, mais les menaces des parents, les questions des gendarmes et l’hermine des juges. » (Le Monde, 7-8 novembre 1976).