‘Mariage’ homosexuel : Quand Pink Cross défendait l’amour avec des enfants

Le cordon sanitaire médiatique fonctionne à plein régime pour maintenir la campagne, et la tête du citoyen, au ras des pâquerettes et des bons sentiments de bazar. A tel point d’ailleurs que la révision du code civil en est bientôt réduite à une simple votation pour ou contre l’ ‘amour’.

Un comité citoyen a judicieusement soulevé la question de l’ouverture en grand de la GPA, la RTS – dont les préférences sont connues –  a tendu un micro tremblant à une officine ‘gay’ faisant mine de s’offenser de tant d’outrecuidance. Si la chaîne publique avait fait son ouvrage, elle eût réalisé que ces associations partisanes se cachent si peu qu’elles profitent de leurs sites de campagnes pour donner des informations sur la façon de contourner le droit suisse et se voir reconnaître l’enfant qu’on a acquis en violation de la loi (ici, cf. image ci-dessous, et ici).

La vraie question

Le but de cette asphyxie du débat est, bien évidemment, d’éviter de soulever la question essentielle : qu’est-ce que l’homosexuel – celui qui, il y a peu, disait ne pas vouloir de l’adoption, qu’une telle perspective était choquante, vraisemblablement contraire au « bien des enfants » et revenait à « singer l’hétérosexualité » –, peut-il avoir à faire avec des enfants ?

C’est curieusement à peine plus d’une génération après la lente disparition des humanités antiques, sous les coups de boutoir des programmes culturels de la gauche socialiste, que la thématique du tutorat de jeunes enfants par des homosexuels peut se poser sans évoquer les heures peu enviables de la pédérastie antique.

Et pourtant, la chose relève, aujourd’hui encore, bien plus que du fantasme. « Comité d’action pédérastique révolutionnaire » en 1968, « Front de libération des pédophiles » en 1979, la RTS célébrait l’odieuse mémoire d’un Matzneff il n’y a pas dix ans encore. Plus près de chez nous, l’Organisation Suisse des Homophiles et la Coordination Homosexuelle Suisse, qui formeront Pink Cross en 1993, réclameront la dépénalisation des rapports pédophiles et un âge du consentement ramené à 10 ans. Idées reprises par le conseiller national Carlo Sommaruga, lequel exigera, en 2005, une distinction entre « pédophilie et pédocriminalité » et se battra, en 2012 encore (!), pour cette limite de dix ans.

Seulement voilà, l’affaire Dutroux est passée par là, les Marches blanches, il a fallu se faire discret et l’occasion est passée. Mais ce n’est que partie remise.

Pérennité d’un fantasme

Les revendications premières des associations homosexuelles tenaient également à l’effacement de toute sanction pour les relations avec des personnes dépendantes, à savoir des mineurs ayant atteint l’âge du consentement, ce qui explique, entre autres, cette bataille autour de l’âge du mineur.
Le 26 septembre, il y a malheureusement fort à parier que le plein accès à l’enfant sera garanti. Les partisans du ‘mariage’ pour tous promettent déjà un renversement du droit de la filiation, détachée des liens du sang. La chose acquise, il sera aisé de relancer le débat sur l’inceste – déjà tenté en 2010 –, d’abord entre adultes consentants, puis entre adultes et mineurs capables de consentement. Dit consentement sera toujours invoqué par l’agresseur, et même parfois présumé par le juge, comme dans la terrible affaire de Sarah, 11 ans. Ainsi, l’enfant se retrouvera-t-il dans la situation des femmes d’avant le mouvement #Metoo, forcément suspectes, il n’y a ‘pas de fumée sans feu’, n’est-ce pas, certainement responsables, d’une façon ou d’une autre, de leur propre viol.

Dans les écrits de Matzneff, les « Moins de seize ans », sont de petits pervers en chasse auxquels il ne fait que céder, presque sous la contrainte. Pour les organisations suisses à l’origine de Pink Cross, l’enfant est un séducteur cherchant à les tromper pour en obtenir des avantages matériels. Voilà le fantasme. Matzneff, Duvert et Cohn-Bendit l’ont couché par écrit, il est clair que, dans le cadre d’une votation populaire, il était plus simple de parler d’ ‘amour’.

Les ‘amoureux’ des enfants

Ce nouvel angle rhétorique, la licence au nom de l’amour, est l’apanage d’une sorte de revendication fourre-tout, sans mauvais jeu de mots, qui, sous des abords de révolution anti-bourgeoise, mêle allègrement libération de la femme, homosexualité, pédophilie, etc.. A savoir que la frontière n’est pas distincte, ni même recherchée (v. ici ou ici) avant l’éclatement des grandes affaires type Dutroux, Emile Louis et consorts.

Le lecteur doit savoir qu’il y a, à notre époque, des gens pour défendre la pédophilie, des plus extrêmes, comme la North American Man/Boy Love association, à des variantes plus subtiles, telles qu’ITP Arcados (avertissement, contenu sensible), fondée par la Suissesse Sylvia Tanner, et qui, après avoir été dénoncée par le Conseiller national UDC Oskar Freysinger, fera mine de se reconvertir dans le ‘conseil’ aux pédophiles.

Avant cette mise en lumière, le site en question publiait sans fard les échanges scripturaires de Moël Volken, président de Pink Cross, avec le psychologue Peter Näf, faisant l’apologie d’une pédophilie heureuse :

Quel mal y a-t-il, si un homme gentil consent à cela ? [1]

S’interroge-t-on benoîtement. L’on a tout gommé depuis.

Visiblement chagriné de cette visibilité apportée par l’interpellation Freysinger, Pink Cross réagira par la brochure « Ca va de soi« , petit cahier de pornographie douce à destination des écoliers dès 16 ans, mais qui, à Berne du moins, rencontrera un public plus jeune, ce qui provoquera l’intervention de plusieurs parlementaires (ici et ici), assortie d’une plainte du ministère public bernois.

La votation actuelle n’est, évidemment, qu’une étape. Une fois l’accès à l’enfant garanti, la ‘chanson’ de l’amour reprendra pour déboulonner un à un ce qui sera présenté alors comme des tabous d’un autre temps [2].

En attendant, la RTS veille sur les consciences, invite les grands noms de l’intelligentsia pédophile, instille la dogmatique lobbyiste, moque les complotistes qui évoquent, fût-ce maladroitement, l’existence de ces mêmes réseaux pédophiles qu’elle ne parvient visiblement pas même à contenir dans ses propres murs. Comment être neutre dans ce cas-là ?

Noël Macé

 

[1] Source :  « Was soll böse sein, wenn so ein netter Erwachsener darauf eingeht ? », cité par GASSER, Walter, « Homosexualität verstehen », MBS Texte 33 – Martin Bucer Seminar, 2. Jahrgang, 2005, p. 10.
[2] Pour mémoire, ROTH-BERNASCONI, Maria, « Parlons d’inceste sans tabou », Le Temps, 01.04.2011 (article curieusement disparu en ligne).